Aujourd’hui, nous allons survoler l’univers du classique. Je dis survoler, car je dois bien admettre que malgré mon immense intérêt, je suis loin d’être spécialiste. Mais aussi, parce que dans le vocable classique, on regroupe plusieurs techniques qui se sont développées sur plusieurs siècles. Les étudier toutes nous prendra plusieurs podcast. Je vais me concentrer sur la question, comment chante-t-on classique?
Aussi, j’ai une petite surprise à vous annoncer à la fin de l’article.
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Les techniques lyriques se sont perfectionnées depuis des siècles. Les maîtres de chant ont transmis leur précieux savoir de génération en génération. Chacun des compositeurs apportaient de nouveaux défis vocaux. De même, les chanteurs surdoués ou possédant un instrument extraordinaire ont contribués à enrichir le catalogue des techniques vocales. Il faut de nombreuses années d’études et des répétitions quotidiennes pour devenir chanteur lyrique. La place à l’originalité est discutable, mais il est rare qu’il soit possible de changer les notes d’une œuvre classique sans qu’elle soit considérée par les puristes comme dénaturées. La personnalité vocale est souvent considérée moins perceptible que chez les voix populaires, et ce, même chez les personne entraînée à écouter cette musique.
C’est ici qu’on entre dans le vif de mon sujet. Comment chante-t-on classique? C’est la question que j’ai posé à chacun des coachs de technique vocale qui ont croisés ma route. C’est quoi chanter classique? Et aussi, quelle est ma tessiture? Et je dois vous confier quelque chose de très amusant, cette dernière question est toujours un mystère à l’heure actuelle. 😉
Alors c’est quoi chanter classique. Ce qui est drôle, c’est que c’est la genèse de ce beau projet qu’est l’école Philomela. Avant de me poser cette question, je ne ressentais pas le besoin d’étudier le chant, mais seulement de pratiquer. C’est que je faisais les choses instinctivement. Mais bref, je voulais savoir comment chanter classique et personne ne me répondait vraiment. C’est cette frustration qui m’a donné envie d’étudier le chant, non pas pour apprendre à chanter, ce que je sais déjà depuis longtemps, mais pour être capable de partager et vulgariser le plus possible cette science encore si mystérieuse.
Essayer de remonter l’histoire de la musique vocale, c’est évidemment spéculer si on excède 150 ou 200 ans d’histoire. Avant les balbutiements de l’enregistrement sonore, aucune trace fiable des techniques des chanteurs. On ne peut que s’appuyer sur les écris des experts et des critiques.
On peut facilement s’imaginer que les catégories vocales se sont créés tout naturellement en grave et aigu d’abord. Les voix graves étant celles qui sont plus confortable de chanter en mécanisme lourd, les voix aigües celles qui préfèrent utiliser la voix légère. Au départ, les hommes comme les femmes pouvaient chanter avec leur voix légère ou leur voix lourde. Mais tranquillement, l’avènement de l’opéra, avec ses rôles bien définis, transforma les habitudes. L’utilisation du mécanisme lourd donne un résultat un peu plus viril. Ainsi, les hommes, chantent presque tous en mécanisme lourd, utilsant leur voix légère qu’à de rare occasion. Il faut bien sûr exclure les haut-de-contres et les falsettistes, qui utilisent leur voix légère.
Du côté des femmes, c’est intéressant, le procédé s’est inversé. Toutes les femmes doivent chanter en voix légère. Probablement qu’au départ, quand elles ont eu le droit de chanter, certaines femmes chantaient en voix lourde. Mais peut-être pour la raison inverse, ça semble trop viril, les femmes sur la scène lyrique (l’opéra, la musique dites sérieuses) chantent toutes en voix légères. Aujourd’hui, bien entendu, la souplesse est de mise, et il n’est pas rare d’entendre une chanteuse timbrer ses notes graves pour les rendre plus chaudes ou dramatiques.
Donc nous avons les voix aigues et les voix graves. Dans le jargons lyrique, nous utilisons les termes de basse pour le plus grave des hommes, ténor pour le plus aigue et baryton pour celui qui se situe au milieu. Chez les femmes on utilise contralto (on dit juste alto lorsqu’on parle d’une voix de chœur)pour les voix les plus graves, soprano pour les plus aigue et mezzo-soprano pour la voix intermédiaire.
Ceci dit, les tessitures ne sont pas les seuls critères pour classifier une voix lyrique. On la dit colorature (pour les femmes) quand elle est capable de voltiger et de nous étourdir en fioritures. On la dit lyrique quand elle nous émeut aux larmes. On la dit dramatique quand elle puissante et imposante. Ces termes s’appliquent aux voix de femmes, d’autres termes s’ajoutent à la liste pour les différentes catégories.
À tout ceci s’ajoute évidemment d’autre aspects tels les modes de compositions selon les différentes époques et les différents compositeurs.
On parle de chant baroque, de bel canto, de vero canto et j’en passe…
À l’opéra, il faut être capable de chanter des harmonies. Les pièces musicales du répertoire lyrique sont souvent d’une grande complexité mélodique et rythmique… Les difficultés vocales requiert souvent une forme d’athlète pour tenir durant de longues heures. Bref, chanter l’opéra demande beaucoup plus qu’une belle voix.
Le répertoire lyrique ce n’est pas que l’opéra. Si l’on parle de concerto, de messe, de mélodies, de lied, etc. tout ceci fait aussi parti du répertoire dit, lyrique.
Un aspect qui détermine souvent si un chanteur peut aspirer à une carrière d’opéra, c’est la puissance de sa voix. On calcul la puissance en décibel. Les chanteurs d’opéra atteignent en général des puissances supérieures à 90 décibel. Leur voix tonitruante leur permet de « passer » l’orchestre sans trop de difficultés.
Les mystères à élucider sont quelle est la différence entre chanter en voix légère et chanter en voix lourde et ensuite, quels sont les effets possible avec chacune des voix. Si je restreins l’ouverture de ma bouche en produisant des sons aigues, le son sera plus ténu et soufflé. C’est le aigue des chanteuses pop. Les chanteuses lyriques ouvrent leur instruments et appui plus fortement sur le diaphragme.
On va s’arrêter ici pour aujourd’hui, mais c’est maintenant l’heure de t’annoncer ma surprise. Je vais bientôt recevoir pour un premier podcast spécial entrevue, la cantatrice Michèle Bolduc à venir s’entretenir avec moi sur le sujet : De la pop à l’Opéra. Nous montrerons justement quelques exemples de techniques différentes que l’on utilise en classique et en chant populaire.
À très bientôt!