Hommages aux maîtres d’une autodidacte.
Mon parcours d’autodidacte ne pas dispensé de l’expertise de grands maîtres et il est maintenant temps de payer tribut. Je vais tenter de retracer mon parcours en quelques lignes afin de vous parler de ces quelques personne qui ont bouleversés mon chant, toujours pour le mieux! Vous me pardonnerez d’omettre tous ceux qui ont cru en moi, m’ont soutenu ou m’ont aidé dans tout autre domaine. La liste serait trop longue!!! Je parlerai donc de ceux qui m’ont permis de mieux comprendre ma voix.
J’ai probablement développé mes aptitudes au chant durant les longues heures passées au bain à me prendre pour une sirène…
Je ne me souviens pas quand la première fois où j’ai impressionné quelqu’un en chantant… Depuis toujours on dirait. J’étais tellement timide et anxieuse que ça m’étonnais toujours… Moi j’entendais juste les choses à travailler. Jusqu’au point où on me répondait: “Oh ferme là, tu le sais que t’es bonne, tu dis juste ça pour te faire flattée…” Dans ces conditions, j’ai vite appris à interrompre un compliment d’un vif “merci”, mais je n’ai jamais vraiment penser que j’étais au point….
Au début de mon secondaire donc, j’étais déjà la chanteuse de l’école. Mais ma première vraie rencontre avec la technique vocale, c’est Donald Campbell qui me l’a permise. Ne sachant pas trop où me caser pendant les récrés, surtout le midi, je rôdais autour du local de musique où, par bonheur il venait s’entraîner. Donald suivait des leçons d’opéra ou faisait partie d’un choeur de chant lyrique ou les 2 (pardonnez ma mémoire défaillante) bref, il m’a accueillie avec enthousiasme et m’a communiqué tout ce qu’il savait! Je le renvoi encore me parler d’ouverture, de rondeur de son, d’expression. Avec ce bagage, j’étais bonne pour le voyage.
Puis, je me suis inscrite aux auditions pour la comédie musicale de l’école écrite par Hélène Desgranges. La metteure en scène s’appelait Annie, mais je l’ai vite appelé Fonfon, comme la surnommait son cercle d’amies! Un coup de foudre musicale!
Elle était assise toute à l’arrière de la salle lorsque j’entamais ma chanson d’audition. Tout à coup, elle se lève et vient s’assoir au milieu. Puis elle se lève encore, s’approche doucement et vient accoter ses bras sur le stage, tendant l’oreille… “t’as une voix magnifique mais on l’entends pas! Chante sti! Envowe montre-moi c’ que t’as dans le ventre!” Fonfon la rockeuse m’a appris à projeter, à écouter les mots, à y mettre de mon émotion! Si j’ai une voix si puissante aujourd’hui c’est grâce à toi. Si je sais interpréter mes chansons aussi. Tu m’as transmis la fièvre, la passion pour cet art et l’éternel dévouement.
Et le temps passa. J’ai choisis des études en théâtre, afin d’être plus près de la création que de la technique. Pour autant, je me suis vite piquée d’intérêt pour le chant classique, principalement pour l’opéra. Ma recherche d’un maître fut infructueuse, d’autant plus que j’étais déjà une sensationnelle chanteuse pop.
Quelques années plus tard, des amis m’ont tordu le bras pour que je m’inscrive à Ma première Place des arts. Mon démo était tellement nul qu’il ne m’ont pas sélectionné pour l’audition… J’avais déjà des fans amis d’amis, vous voyez le topo, faque finalement j’ai une audition. Verdict: ouin j’ai une belle voix, assez juste, une technique passable, mais j’ai pas de répertoire, pas de personnalité, pas de look… Ok
Mais, tout de même, je suis sélectionnée. C’est à ce moment que j’ai saisi que j’étais une chanteuse de restaurant. Je savais exactement quoi chanter en toute circonstance. Tous les hits je les connaissais!!! Mais là il fallait que je présente Angélique, que j’assume chaque mot… Ce fut la plus grande césure de ma vie. J’ai un tempérament d’actrice. Neutre. Changeant. Adaptable. Le concept du chanteur avec son branding ça me cause plutôt de l’anxiété.
Bref, si je voulais être une vraie chanteuse, je devais encore travailler. Le concours nous donnait gracieusement quelques leçons de chant et j’insistai pour les suivre avec Élizabeth Lenormand, un maître dont j’avais merveilleusement entendu parler. Ce fut encore une fois le coup de foudre! Du moins, de mon côté. C’est grâce à elle que j’ai découvert ce qui me plaisait vraiment. Elle m’a fait découvrir un répertoire riche et original. Mais surtout, elle a su trouver toujours les bonnes images, le bon vocabulaire pour dégager mes derniers blocages… Si je suis si libre aujourd’hui c’est grâce à toi!
Et vous croyez que ça s’arrête là? Pas du tout. Quelques mystères planaient toujours. Pourquoi suis-je une chanteuse pop, et pas classique? C’est quoi la différence techniquement? Et même, quelle est ma tessiture? On me dit mezzo, mais je suis plus confortable avec le soprano et si je belt, je sonne comme un ténor. Si j’ai pas dormi, je sonne comme Luis Armstrong, pis si j’ouvre grand la mâchoire inférieure, je sonne comme Édith Piaf… Bref, je cherchais, je cherchais, dans les livres, sur le net, dès que je croisais un autre chanteur…
Une des choses qui me touche le plus honnêtement, c’est quand une autre excellente chanteuse vient me voir chanter. Un jour, la grande soprano Michèle Bolduc est venue me voir et me dit que je l’impressionne! Le choc! Quoi? Comment? C’est grâce à nos discussions enflammées sur le chant que j’ai enfin brisé mes derniers obstacles. Mais surtout, tu es la seule personne que j’ai rencontré qui est capable de dire qu’il n y a pas de différence entre le chant pop et le chant classique. Tu m’as fait réaliser que j’avais déjà la technique lyrique dans mon chant pop et que mon erreur était de chercher ailleurs (remonter le larynx par exemple).
Et bien tu sais quoi, tu as raison, il n’y a qu’une seule manière de maîtriser complètement son instrument, pour être capable ensuite de produire n’importe quel son au moment voulu!!
Vive le chant, vive la voix, vive la voix libre!!!!
Je vous dit, du plus profond de mon coeur, merci merci merci…
Et maintenant c’est à mon tour de vous partager tout ce que je sais!
Philomela – séance gratuite